vendredi 19 avril 2013

Fabrice Colin - A vos souhaits

A vos souhaits, Fabrice Colin, 2000, 382 pages.

Je connaissais Fabrice Colin de nom, pour l'avoir vu cité ici ou là. Il était temps d'essayer, en trouvant une première lecture parmi une impressionnante bibliographie. Pourquoi A vos souhaits ? Parce que la quatrième de couverture parle d'un nain neurasthénique. Oui, je suis capable de choisir un livre pour une aussi petite raison. Réellement, le reste du synopsis ne me tentait pas plus que cela, ça sentait un peu le gros bazar.

Et en effet, il faut rentrer dans cet univers un peu déjanté, où toutes les races se côtoient (nains, elfes, humains, morts-vivants,...) et où le sport national est le Quartek, sorte de course au drapeau où tout est permis (sauf la magie, il y a des règles quand même !). Dans ce monde, une galerie de personnages atypiques (il faut savoir qu'ici les nains sont végétariens et adorent les plantes), auxquels on accroche plus ou moins. Mais il en est un qui ne fait pas débat et ressort du lot : John Moon, personnage principal (et suicidaire). Je ne résiste pas à citer le premier paragraphe du roman :
« La mort par les flammes, pourquoi pas ? Mais le truc un peu gênant avec cette méthode c'est que primo, vous risquez de mettre le feu à toute la maison (ce qui ne m'arrangerait guère dans la mesure où je comptais laisser une lettre d'explication) et que secundo, un type transformé en torche vivante a le plus souvent beaucoup de mal à garder son calme. C'est fou ce que le savoir-vivre passe au second plan dans ce genre de situation. Et moi, je ne tenais pas particulièrement à me donner en spectacle. Mon existence en général était déjà un spectacle. »
C'est un livre globalement amusant, sans grands éclats, mais avec souvent un petit sourire (ayant récemment lu pas mal de livres très drôles, je suis peut-être plus/trop critique, je ne sais pas). L'histoire est bonne et improbable (un peu trop peut-être, ça en devient presque "facile" par moment), et ça se lit bien.

Mais il y a un point négatif. Je pense que ce livre se veut être dans la lignée des grands livres d'absurde à l'anglaise. Sauf qu'il manque un petit quelque chose pour qu'il y arrive. Notamment la consécration d'une super idée qui jalonne tout le récit (et même avant, avec cet « Avertissement : ce roman est totalement dépourvu de cochon. »). Je ne peux pas en dire trop pour ne rien dévoiler, mais il y a une sorte de running gag sur les cochons (et les théâtromanes), qui monte en puissance au fil du récit (aaah, les pages 291-292...), mais qui finit par tomber à plat, un peu oublié. Alors peut-être ai-je raté quelque chose, mais j'ai terminé le livre un peu frustré.

Cela reste un livre agréable, mais qui a raté de peu la possibilité d'être énorme. A lire sans prise de tête, et sans grandes attentes sur de possibles révélations et mystères, sous peine d'être, vous aussi, un peu frustré.

1 commentaire:

  1. Ahah, c'est sûr que si on n'arrive pas à se détacher, à faire confiance à l'auteur, c'est difficile de rentrer dans l'univers.
    Forcément, si tu l'as lu pas très loin de l'Agneau de Moore, je me dis qu'il ne peut que souffrir de la comparaison :D
    Je plussoie, c'est vrai qu'il manque un petit quelque chose. Après j'avais lu ce livre en grande lecture commune (via mail) et cela fonctionne mieux, on rebondit sur les réactions des uns et des autres.
    Je plussoie, c'est vrai qu'il manque un petit quelque chose. Après j'avais lu ce livre en grande lecture commune (via mail) et cela fonctionne mieux, on rebondit sur les réactions des uns et des autres.

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