mercredi 24 juillet 2013

Antoine Tracqui - Point Zéro

Point Zéro, Antoine Tracqui, Tome 1/3 ?, 2013, 878 pages.

Une nouvelle fois, c'est grâce/à cause de Kissifrott, le Dévoreur de livres, que j'ai découvert Point Zéro, le premier roman d'Antoine Tracqui. Un énorme coup de coeur pour lui (et encore, "énorme" est peut-être réducteur...). Il a d'ailleurs réussi à en convaincre Lune et Cornwall, et pour elles aussi ce fut le coup de coeur. Comment dire... vous aussi vous sentez l'obligation de lire ce livre, et la pression qui en découle ?

Bon, je me lance et je vais le dire tout de suite : j'ai moins aimé qu'eux, ce n'est pas un énorme coup de coeur. Non, ne me tapez pas, s'il vous plait, je vais quand même en dire du bien ! Pour un premier roman, c'est extrêmement impressionnant. Près de 900 pages où l'intrigue est millimétrée, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est le côté historique/réalisme. Oui, c'est une fiction, et même de la science-fiction, mais tout est basé sur des faits réels. Que cela soit les événements, les théories, les objets (un avion est-il un objet ?), et même les personnages, on retrouve énormément de références à notre réalité et à notre Histoire et ses mystères. C'est à la fois fascinant et effrayant. Un grand chapeau en tout cas pour le travail de recherche et d'imagination pour tout intégrer en une théorie (parce que oui, pour moi ce livre est presque une théorie).

Il y a une comparaison qui m'a sauté aux yeux assez rapidement dans ma lecture : Power Plays. Tout d'abord dans la structure, avec un récit très cadré, avec changement de points de vue au bon moment, et des sous-chapitres commençant toujours par la date et l'heure (il manque le lieu pour être exactement comme dans Power Plays). Et puis comme dans la série de Tom Clancy/Jerome Preisler (selon le point de vue...), on a une histoire avec des implications géopolitiques, où un très riche et puissant Monsieur, dirigeant une organisation mondiale s'occupant d'un peu de tout, a sous ses ordres un groupe de personnes toutes plus fortes et invraisemblables les unes les autres, pour servir ses intérêts et le monde dans des situations toujours plus improbables et sanglantes (d'accord, c'est un peu très caricatural, mais ça colle parfaitement aux deux oeuvres). Je donne tout de même un avantage à Point Zéro pour les personnages qui m'ont paru plus vivants, et pour l'ambiance plus chaude (la série de Tom Clancy est assez froide dans mon souvenir). Précisons tout de même que j'aime bien Power Plays, c'est sympa dans son genre, un genre proche du blockbuster. Et c'est exactement ça : Point Zéro est un blockbuster, que j'imagine très bien adapté par Hollywood.

Sauf que, et c'est surement un contrecoup du côté blockbuster, il y a un moment où je n'y ai plus cru. Quand les héros passent 42 fois à un cheveu de la mort dans les 242 premières pages, j'arrête de me faire du souci pour eux ensuite. En fait, je dois avouer m'être un peu ennuyé par moment. Toute l'histoire est très détaillée, très minutée,... et finalement peut-être un peu trop. La partie en Arctique m'a semblé ne jamais vouloir finir... Vous ne pouvez imaginer mon soulagement quand j'ai vu apparaître la nouvelle partie et une nouvelle carte (parce que oui, point positif, il y a des cartes, et ça c'est le bien, même si je n'ai toujours pas trouvé le point n°4 de la légende de la deuxième carte...). Et je n'ai pas eu vraiment une très grande empathie pour les personnages, à l'exception de One-Shot. Enfin, sous réserve que ce ne soit pas moi qui l'ai ratée, c'est un détail mais il y a une petite explication qui me manque concernant une révélation (et pas une qu'on aura dans la suite à mon avis), mais je ne peux rien vous expliquer sous peine de vous spoiler.

Au final, malgré quelques longueurs et un aspect blockbuster américain (tiens, un point que j'ai oublié d'aborder, mais j'ai trouvé ça très américanisé) qui apporte quelques défauts, Point Zéro reste un bon livre, avec un bon titre (mystérieux tout en ayant du sens après lecture). Une mention spéciale pour l'utilisation de faits historiques troubles, qui donne de la profondeur à une intrigue tout-en-bourrin. Et puisqu'il y a un peu de mystère en suspens, j'attends la suite (puisque ce sera une trilogie, comme on l'apprend dans l'excellente interview d'Antoine Tracqui par Arieste, à lire ici).

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